5 nouvelles collectivités s’engagent dans le programme Slime
Dans un contexte inédit de crise de l’énergie, 5 nouvelles collectivités ont décidé de s'attaquer durablement à la précarité énergétique.
Le programme Slime puise ses sources dans la continuité du projet européen ACHIEVE, qui vise à identifier les ménages les plus vulnérables et à réaliser chez eux un diagnostic sociotechnique lors d’une visite à domicile, afin de travailler avec eux sur la mise en place de mesures appropriées pour réduire leur consommation d’énergie et d’eau et, bien sûr, leurs factures.
Découvrez l’histoire du programme Slime et ses prémices européennes avec l’entretien de Marie Moisan, coordinatrice du programme Slime.
En Europe, 42 millions de citoyens n’étaient pas en capacité de chauffer leur logement de façon convenable en 2022. Pour réduire et atténuer la précarité énergétique, l’Union européenne apporte son soutien financier à travers différents appels à projets.
Gladys GRELAUD, chargée de mission Mal logement à la direction de l’Habitat de Brest Métropole
« En 2014, nous répondons à l’appel à projet Slime pour travailler sur la question de la précarité énergétique. Deux ans plus tard, nous développons notre politique en répondant avec un consortium à l’appel à projet lancé par Interreg North-West Europe. Ce soutien financier nous a permis d’avoir un peu plus d’argent pour financer nos visites Slime mais aussi pour organiser des événements de sensibilisation. Nous faisions des animations dans tous les quartiers populaires pour informer sur les aides financières, l’accès aux droits et les écogestes. Objectif ? Montrer à chaque citoyen qu’il pouvait réduire son empreinte énergétique. Nous avons travaillé avec deux associations de terrain : Ener’gence et les Compagnons Bâtisseurs. Sans le coup de pouce financier de l’Europe, nous n’aurions pas pu financer le Bricobus des Compagnons Bâtisseurs qui sillonne le territoire. Ses interventions d’urgence pour aller remplacer une fenêtre cassée, réparer des toilettes ou installer des rideaux thermiques ont eu un réel impact. Il s’agissait de remettre de l’action publique sur le terrain en hyperproximité. En répondant à un nouvel appel à projet, nous avons pu prolonger le projet Interreg pendant plus de six ans. Le bémol, c’est que quand cela s’arrête, il faut trouver de nouveaux financements. Tout l’enjeu, c’est de pouvoir allier la considération de l’énergie, la personne et le bâtiment. Si on ne les lie, cela ne fonctionne pas. »
Découvrez également la vidéo de sensibilisation sur la précarité énergétique réalisée dans le cadre du projet Interreg en 2022.
Matthias SANCHEZ , Chef de projet précarité énergétique à l’Agence parisienne du climat
« Lancé en avril 2023, le projet Scaling up the energy poverty approach (SCEPA) – amplification de l’approche de lutte contre la précarité énergétique – est piloté par l’Université de Haarlem, aux Pays-Bas. Il s’inscrit dans le cadre du programme européen de coopération Interreg North-West Europe, et vise à mettre en commun différentes pratiques autour de la précarité énergétique. Le projet de l’Agence Parisienne du Climat repose principalement sur le Slime. À terme, il s’agit de créer un plan d’action à destination d’autres communautés et associations. À ce stade, il s’agit surtout d’un reporting de nos activités. Nous expliquons le dispositif, sa mise en place avec la Ville de Paris et présentons des données chiffrées. Lors des séances de travail, nous présentons aussi nos actions de communication et de formation au profit de nos 836 donneurs d’alerte. Une fois le ménage identifié, sa situation est vérifiée pour déclencher un Slime et une visite à domicile. Les Compagnons bâtisseurs peuvent intervenir pour des travaux et réparations dans le logement. Le soutien européen permet d’aider plus d’intercommunalités et associations à prendre part à la lutte contre la précarité énergétique. Découvrir les actions mises en place par d’autres structures est une source d’inspiration. Pour lutter efficacement contre la précarité énergétique, il faut continuer à mettre en commun les pratiques et augmenter le budget qui lui est consacré. »
Karine MARIN-ROGUET, Responsable du Département solidarité et proximité énergétique à la Ville de Paris
« Le C40 Cities est un réseau de maires du monde entier qui ont décidé de s’engager ensemble au niveau local dans des programmes de transition écologique locale et urbaine. Le Global green new deal met l’accent sur la mise en place d’une transition solidaire et inclusive. En 2021, la Ville de Paris a voté son premier plan de lutte contre la précarité énergétique. 17 actions ont été présentées, parmi lesquelles la création d’un Slime, d’un observatoire de la précarité énergétique, et d’une aide financière de type Fonds social d’aide aux travaux de maîtrise de l’énergie. En 2022, nous avons présenté ce dispositif au C40. Paris est devenue ville pilote pour son plan global de lutte contre la précarité énergétique. En 2023, nous avons mis en avant notre projet d’observatoire. Dans ce cadre, le soutien technique du C40 nous a permis de réaliser une étude comparative sur l’observation de la précarité énergétique en Europe. C’est un phénomène protéiforme qui n’est pas facilement mesurable. Le C40 nous aide dans cette réflexion et dans la mise en œuvre de l’observatoire. Le partage de nos avancées avec d’autres collectivités permet d’avoir un effet d’entraînement. Harmoniser est indispensable pour faire avancer les choses. Sans le soutien du C40, nous n’aurions pas cette vision qui nous permet de réaliser au mieux notre mission. »
Dans un contexte inédit de crise de l’énergie, 5 nouvelles collectivités ont décidé de s'attaquer durablement à la précarité énergétique.
Découvrez les quatre nouveaux territoires qui ont rejoint le programme !
Découvrez notre nouveau guide : « Les modes de contractualisation dans le cadre d’un Slime » qui vise à accompagner les collectivités et leurs partenaires associatifs dans le choix du cadre adéquate pour la mise en œuvre externalisée de son dispositif.